La prise de compléments alimentaires chez les jeunes sportifs

De nombreux parents se questionnent parfois sur la nécessité de soutenir ponctuellement l’alimentation de leurs enfants sportifs avec des compléments alimentaires. Est-ce vraiment indispensable ? Existe-t-il un risque ? À partir de quel âge, de quel niveau de pratique ? Dans quelles situations ? Toutes ces questions paraissent légitimes et méritent quelques explications. La prise de compléments alimentaires présente-t-elle un intérêt chez les jeunes sportifs ? Eléments de réponse.

Distinguer avant tout le niveau de pratique

Avant même de se poser la question sur l’intérêt ou non d’une complémentation, il paraît indispensable de distinguer au préalable le niveau de pratique. Une alimentation adaptée, variée et équilibrée, devrait normalement couvrir les besoins d’un enfant ou même d’un adolescent en bonne santé, et dont l’activité sportive se limite à un ou deux entraînements/semaine et quelquefois à une compétition le week-end.

En revanche, le contexte diffère avec des sportifs compétiteurs qui dès leur plus jeune âge (généralement à partir de 13-14 ans), s’entraînent quasiment tous les jours et visent un haut niveau de performance. En outre, au sein des disciplines où les aptitudes physiques et l’esthétisme sont jugés conjointement (patinage artistique, danse classique, gymnastique) et où le poids constitue un facteur de performance et de sélection (escalade, course à pied, cyclisme, ski de fond, judo, lutte…), il n’est pas rare malheureusement de retrouver chez leurs pratiquants, une inadaptation des apports nutritionnels, le suivi de régimes draconiens et des troubles du comportement alimentaire (anorexie sportive).  Ce problème est majoré par l’éloignement du cocon familial et par les inconvénients de la vie en groupe au sein des centres d’entraînement.

Prévenir plutôt que guérir

Dans pareille situation, l’optimisation du couple santé-performance requiert fréquemment un soutien micronutritionnel individualisé et l’usage de quelques compléments.

Toutefois, il convient de bien choisir les compléments susceptibles d’être utilisés (origine des produits, dosage des constituants, lieu de fabrication, présence ou non de sucres ajoutés, d’édulcorants, d’alcool, d’additifs divers, de substances dopantes…).

Ces compléments s’inscrivent dans une stratégie santé-performance. En parallèle d’un ajustement du contenu de l’assiette aux exigences de la discipline pratiquée, ils concourent à toutes ces transformations physiologiques invisibles, et à tous ces mécanismes d’adaptation cellulaire garants d’une hausse des aptitudes, d’une progression et d’une amélioration des performances.

Une boisson de l’effort judicieusement formulée et absorbée régulièrement permet d’inciter les jeunes sportifs à s’hydrater durant l’effort et ainsi mieux gérer les variations de leur glycémie.

Une autre de récupération consommée prestement au terme de séances exigeantes, des cures ponctuelles de vitamines (vitamines B, vitamine D), de minéraux, d’oligoéléments, participent à réduire la fatigue (vitamine C, magnésium), à soutenir le système immunitaire (vitamine B6, vitamine B9, vitamine B12) et à améliorer la récupération d’adolescents engagés à la fois dans les études et dans une pratique sportive intense de compétition.

Optimiser le couple santé-performance de ces jeunes sportifs via une alimentation adaptée et parfois une complémentation ciblée et personnalisée, c’est leur offrir la possibilité de pouvoir performer sans jamais mettre en péril leur santé, bien au contraire. C’est aussi un moyen de les protéger d’une éventuelle tentation de dopage. Ce n’est pas rien !

Stéphane Delage – Diététicien et triathlète